104 Nouveautés

Tout ce bonheur sombra ce soir du débu tde juillet où, alors que le soleil à son couchant présentait une grosse face rouge de honte, ils virent arriver, à pied, un homme vêtu de bric et de broc, ruisselant de sueur et d'une gaieté qui laissait soupçonner une fraternisation poussée avec quelque alcool de rencontre. La stupeur s'abbatit sur ceux de la Gourvisière. Le Prosper !
Il cria sa joie imbécile lorsqu'il reprit sa place à la grande table. Il raconta, truffant son récit de multiples détails insignifiants, comment il avait abandonné les restes de son régiment en débandade. Non comme un déserteur, car la désertion, pour condamnable qu'elle puisse paraître à première vue, réclame une certaine forme de courage qui lui faisait totalement défaut. A l'entendre, on comprenait tout de suite qu'il avait fui , harcelé par une frousse et une lâcheté du diable. "Ah ! les cons !..., les cons !" Et il riait de la bêtise supérieure qu'il attribuait aux autres, aux caporaux, aux sergents, aux généraux.

En quarante-cinq ans la France a été totalement transformée. Le pays s'est urbanisé, la société rurale s'est effondrée, les paysans sont devenus des entrepreneurs, les écolos sont apparus dans le paysage, l'église a perdu ses fidèles, les maisons du village sont devenues des résidences secondaires.
L'auteur de ce livre, né dans la presqu'île du Cotentin, bout du monde, bout de France, évoque les sensations de l'enfance rurale, la société ancienne en train de basculer dans la modernité.
Il ne s'agit pas de mémoires mais plutôt d'une promenade par thèmes (la vie, la mort, la ferme, le labeur, l'école, le sexe, la nature, les animaux, les vieux, les pauvres, la religion, les rêves, etc.) à travers la vie d'une famille, dans ce que fut le monde des années 50-60.
Jacques Rouil évoque l'éveil à la conscience d'un petit saute-ruisseau, son univers mental, la proximité de la nature, si difficile à explique aujourd'hui à nos enfants urbanisés, la prégnance de la ferme, la psychologie de grands-mères nées au début du XXe siècle, l'extraordinaire impact de la télévision, du téléphone et des objets de la société moderne.
L'auteur analyse, explique, mais son texte est truffé d'histoires et de portraits de ces petites gens qui faisaient la vie rurale. Le Cotentin, bien sûr est présent à chaque page. L'auteur en décrit l'ambiance, le vent, la pluie, les haies, les petits chemins tortueux, le bord de mer

L'auteur originaire du Cotentin conte dans ce roman sa vie quotidienne de "simple curé qui est à l'ouvrage, au jour le jour, dans une paroisse rurale normande et du bord de mer". "Un homme dans la cinquantaine qui essaie, de son mieux, d'affronter les difficultés qui sont celles de l'Eglise aujourd'hui, dans une des 20000 paroisses rurales de chez nous..."
Chapitres sur l'uniforme ecclésiastique, sur la paroisse, le clocher, le curé l'homme de tous...

Dans mes souvenirs de jeunesse, en retournant vivre quelques instants dans une modeste famille d'autrefois, vous retrouverez le temps passé. Riche de souvenirs. Souviens-toi !
Adèle sera le coeur de l'histoire. Dans un profond amour on se retrouve toujours un jour. En feuilletant ces pages l'une après l'autre vous en jugerez par vous-même par les retrouvailles d'un premier amour.

A l'occasion du soixantième anniversaire du Débarquement, un avocat de New York décide d'entreprendre un voyage en Normandie à la recherche de la love story de son père, un soldat américain tué en juillet 1944, et de sa mère, une jeune française de Sainte-Mère-Eglise.

La nature dans toute sa sauvage beauté : les falaises de Landemer où la Hague vient s'offrir à l'océan, où se célèbre le mariage infini de deux mondes, l'un, gris, insondable, mais sur la surface duquel une étonnante variété de nuances accroche le regard, l'autre, de pierres et de bruyères, de buissons, de fougères, d'arbustes sauvages, âpre, mais qui envoûte...
Pourquoi l'évidente nécessité de partir pour Landemer, dans ce Cotentin qu'elle n'a jamais visité, s'impose-t-elle à Maude ? C'est là, elle le sent confusément, qu'elle peut renouer le fil brisé de sa vie, qu'elle peut comprendre pourquoi, en un instant, un monde d'harmonie et de bonheur s'est transformé en cauchemarà Mais le destin, tel l'océan, dissimule, sous sa lisse surface, d'étranges courants qui emportent les êtres vers d'improbables devenirs.

Au fil de ces récits, Louis Costel s'attache à nous révéler les joies et les tristesses de ces " Bonnes gens " de la province - cette province où nous avons tous des racines. L'auteur du Tablier d'humilité nous entraîne dans ces fermes normandes qui gardèrent longtemps leur secret, à l'écart des grand-routes ; il nous conduit sur la place du village, autour du clocher qui est alors le point de ralliement, pour côtoyer des valeurs, des coutumes qui disparaîtront, lorsque ces villages auront perdu leur véritable identité. Il y a parfois dans Le dernier harnais-la nostalgie d'un temps révolu, et toujours cette tendresse communicative pour les êtres que l'existence a endoloris et marginalisés : tous ces récits " d'hier " font resurgir pour nous des personnages qu'on n'oublie plus.

« Ce deuxième tome renouvelle la réussite du premier: un récit nourri d'une érudition époustouflante et servi par une plume d'une merveilleuse allégresse... Quant à la vivacité du style, à la profonde humanité qui émane de ces pages, à la tendre acuité du regard posé sur les êtres et les choses, on peut assurer que le lecteur y trouvera bonheur et enrichissement personnel. »
Ainsi s'exprime Gilles Perrault en conclusion de sa préface. L'enfant de chœur ne présidait à rien, mais il était indispensable à tout. Et le diable de gamin savait tirer bon parti des privilèges que lui offrait sa situation. N'avait-il pas, d'une certaine façon, ses entrées dans la vie de tous ?
Ce livre, d'une grande objectivité, relate magnifiquement la vie d'une époque révolue où réjouissances populaires et fêtes religieuses se paraient de simplicité rustique et d'originalité souvent émouvante. Par le texte et par l'image d'époque, l'auteur nous convie à un voyage à travers les coutumes de nos cinq départements normands, des grèves du Mont-Saint-Michel au plateau du Pays de Caux ou aux pâturages du Pays de Bray, de Cherbourg à Rouen, de Caen au Havre ou d'Alençon à Evreux. Souci du détail, fidélité, vérité, pittoresque, espièglerie, tendresse, humour, gravité donnent à cet ouvrage d'une extrême richesse un caractère d'universalité. Autant que le précédent, ce deuxième tome appelle à la réflexion sur la condition de l'homme, sur le sens de la vie. Il nous invite à la redécouverte des indispensables solidarités.

Editions Amiot-Lenganey 1991. Préface de Hughes Labrusse. Edition originale collective de : Les procès faits aux animaux - Autour de l'affaire Troppmann - L'étrangleur - Le vagabond de la Dixième Chambre - Les bouffons du Roi - L'histoire et l'organisation de la claque au théâtre - Les Confréries de la Charité en Normandie - Cérémonial des visites à Saint Lô - Variation en noir & blanc - A propos d'argot - Pertinence de l'humour - La raison de vivre du poète - La gloire du vin. Dessins de Jean Follain.

L’épicerie d’enfance est son inépuisable réserve de souvenirs ; ôde la cave au grenierö, nous découvrons avec lui mille merveilles, ôune secrète symphonie d’odeursö, d’instants et de lieux poétiques û mais aussi des réflexions de l’homme, de l’adulte plus grave, sur ôla vie urbaineö, ôla guerreö ou ôla bourgeoisieö. D’abord paru en 1938, le texte est maintenant accompagné d’étranges machines anciennes, sorties pour l’occasion du grenier du peintre Daniel Nadaud, et postfacé par Gil Jouanard, grand lecteur de Follain.

Ecoliers nous l'avons tous été, filles comme garçons, même si nous n'avons pas tous, de semblable façon, barbouillé nos doigts de la sacro-sainte encre violette. De ces riches moments de l'enfance, chacun préserve au creux de sa mémoire un souvenir fidèle et puissant. C'est cette époque de l'encre violette que l'auteur nous invite à réveiller en nous. Odeur indéfinissable de la classe blanchie à la chaux. Tables percées du trou de l'encrier. Premières gloires d'un apprentissage où les lettres fabriquaient des mots qui s'assemblaient pour prendre vie. Apreté de l'univers, chiffres et des nombres qui devenaient la proie des redoutées fractions et des problèmes dans lesquels robinets, trains, pourcentages et autres curiosités dansaient une sarabande de cruauté sur la voie du célèbre et implacable certificat d'études. Avec ce livre, c'est un monde qui vit et revit autour de celui de l'écolier. Chemin de l'école au temps du piéton. Cour de récréation. Jeux. Jouets fabriqués. Vacances laborieuses. Usages d'un temps révolu, telles la toilette du jeudi, la purge printanière, la guerre contre les poux on la lutte contre les maux. Joies profondes, attentes, espérances, misères servies par une plume teintée tour à tour d'allégresse, de gravité, d'humour, de tendresse.

"Si je viens évoquer ici des souvenirs d'un passé lointain, ce n'est pas en rêvant du retour de ce passé. La poésie qu'il dégage, il la dégage tout justement parce qu'il est le passé..."

"Nos clochers ? Dieu sait s'ils sont nombreux, chez nous. Peut-être 700 ? Eh bien dans le paysage, le temps n'est pas loin où ils apparaîtront comme de simples bornes commémoratives..."
Ainsi s'exprime l'un des personnages de cette chronique villageoise, qui regarde mourir le monde où il a toujours vécu. Cette histoire quotidienne sur la désertification de la campagne normande, plonge au coeur des passions ancestrales. L'auteur nous fait partager, jusqu'à l'angoisse, cet âpre combat d'un monde rural qui lutte déserpérément pour survivre et conserver son identité.

Ryno de Marigny, un dandy dévoyé, et Hermangarde de Polastron, une jeune fille chaste, tombent amoureux l'un de l'autre. Pour vivre avec Hermangarde, Ryno décide de quitter la Vellini, l'amante qu'il a côtoyée ces dix dernières années. Mais, en dépit de sa volonté, il ne parvient pas à se détacher de sa vieille maîtresse, ce qui brisera la vie du nouveau couple.

Tourlaville, en Normandie, au XVIIe siècle. Frère et sœur inséparables, Julien et Marguerite de Ravalet sont d'une exceptionnelle beauté. En grandissant, leurs tendres jeux laissent place à un singulier désir. En dépit des mises en garde, de l'interdit, de la religion et de leur rang, ils cèdent à leur passion dévastatrice. Marguerite est alors mariée de force à treize ans, avec un homme bien plus âgé qu'elle, et vit un véritable calvaire. Tels deux aimants attirés l'un vers l'autre, les adolescents se retrouveront pour fuir ensemble à travers la campagne, entraînés malgré eux dans une spirale diabolique, condamnés pour la postérité...

Désirée naît en 1865. Elle sera l'aînée de 5 frères et soeurs. Ses parents sont de braves gens ; pauvres mais emplis d'amour pour leur progéniture et c'est la mort dans l'âme qu'ils doivent placer Désirée, à l'âge de 8 ans, comme bonne chez Melle Amandine : une ancienne institutrice qui lui ouvrira les portes du savoir et de la religion et qui deviendra, après ses parents, la personne qu'elle aimera le plus au monde et que la mort, seule, séparera.
A 13 ans, Désirée accepte un emploi d'aide-cuisinière au château de Caumont puis s'emploie comme fille de ferme. Elle gardera de très nombreux souvenirs de cette dernière activité, certes les travaux y étaient pénibles mais elle y vécut aussi de bons moments.