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La jeune flutiste d'origine syrienne n'est jamais plus impressionnante qu'à la tête de son propre ensemble, le cosmopolite Rhythms of Resistance. Le répertoire de ce deuxième album s'inscrit dans la continuité du premier. Sa démarche n'a pas changé, elle est toujours à la recherche d'une musique ancrée dans les traditions musicales extra occidentales et tournée vers l'inconnu, cette musique neuve que l'on créé dans la spontanéité, qui est le reflet de ce monde fou à la fois d'une extrême violence et d'une grande beauté. Elle parle de la rage, de la révolte, de la douleur et de la guerre mais aussi de l'amour et du courage des hommes et des femmes avec lesquels elle a le sentiment de partager une identité, une volonté ou juste un espoir.

Libre et nomade, Naïssam Jalal joue avec tous et se joue de toutes les catégories musicales. Du jazz au rap, de la musique traditionnelle aux métissages contemporains, elle se produit avec de nombreux musiciens de tous horizons. Après avoir créé le duo Noun Ya avec le oudiste et guitariste Yann Pittard, puis participé au projet Jasmin du contrebassiste Hubert Dupont, c'est en toute logique que la flûtiste crée en 2011 un ensemble à son image, le bien nommé Naïssam Jalal & Rhythms of Resistance. D'une grande richesse, tout en finesse et subtilité, les compositions s'enrichissent de l'apport oecuménique des membres de son quintet. Passages écrits, tradition orale et improvisation s'entremêlent et ressurgissent en un kaléidoscope faisant rayonner les influences comme un hymne au vivre ensemble.

Depuis plusieurs années, la flûtiste dévoile un univers musical personnel et vibrant qui, tant sur le fond que sur la forme, redonne tout son sens au mot liberté. Nommée aux Victoires du Jazz 2018, Naïssam Jalal est compositrice associée à l'Estran, scène de la Ville de Guidel (56) jusqu'en 2020. Dans cette création, la flûtiste réunit le pianiste Leonardo Montana et le contrebassiste Claude Tchamitchian à la "recherche de l'invisible". Ce répertoire est à la croisée des musiques mystiques extra-occidentales et traditionnelles et du jazz modal. Le silence y possède une place centrale, le rythme mène toujours vers la transe dans une forme répétitive et hypnotique, parfois la voix vient prêter main forte aux instruments pour entrer en contact avec l'Invisible en le nommant. Une création qui oscille entre contemplation et transe, silence et musique.