Le vendeur affirme à Mme Calurge, gardienne d’immeuble à Marseille, que le chiot qu’elle vient de choisir deviendra sans nul doute ôtrès fort, très musclé au museau retroussé qui découvrirait de terribles dents longues. Elle l’imagine déjà terrorisant les vendeurs, les faux plombiers, les vrais brigands, bref tous les gens qui lui font peurö. Certainement à ôcause son petit air froissé, fripé que lui donnent ses poils blancs et frisés toujours en désordreö, sa maîtresse, ne lui trouve d’autre nom que celui de Chiffon. A son grand désespoir, elle se rend vite compte qu’il y a eu erreur sur la marchandise car Chiffon reste invariablement petit et n’a vraiment pas la tête d’un chien méchant.
L’histoire est une intrigue palpitante mêlant maladresses et quiproquos.
Dans ce contexte, comment ne pas être attendri par les multiples et vaines tentatives de ce petit chien pour satisfaire sa maîtresse tellement décue ? Les enfants ne peuvent que ôl’adopterôà
Comme le narrateur n’est autre que cet adorable chiot, le regard que l’auteur porte sur certains comportements humains comme l’intolérance et le racisme n’en est que renforcé en toute innocence. Les interprétations de Chiffon placent les jeunes lecteurs face à des questionnements sur les dérives éventuelles de beaucoup de préjugés.
Encore une belle leçon d’humanité et d’ouverture citoyenne accueillie très favorablement par le jeune public.